
Les règles de l’écriture et de l’édition web sont nombreuses car les aspects à harmoniser sont multiples. Pour découvrir chacune d’entre elles, cliquez sur une de ces règles pour afficher son contenu.
Les principes de l’écriture informative
– Le lecteur cherche de la nouveauté – de « l’inédit », du jamais publié – soit sur le fond (info originale, angle original sur un sujet connu), soit sur la forme (traitement éditorial original par le genre journalistique ou le média utilisé). Oublier de surprendre le lecteur, c’est risquer de le lasser…
– La forme importe autant que le fond… et souvent passe avant, surtout si le lecteur a peu de temps pour lire et si le support – comme un écran – rend la lecture difficile. Oublier la présentation et l’édition, c’est susciter une lecture superficielle… ou abandonnée en cours de route…
– Sur le web, un contenu est regardé avant d’être lu : le manque de temps, la difficulté de lecture sur écran (voir ci-dessous) pousse le lecteur à privilégier une lecture zapping, très sensible aux éléments formels. Écrire web, c’est soigner la mise en page, l’efficacité de l’édition (titre, chapeaux, intertitres, légendes…), le format des textes, la longueur des paragraphes.
– Sur le web, le lecteur est essentiellement néophyte… et impatient : guidé par les moteurs de recherche, l’internaute découvre le site, à la recherche d’informations simples, claires, synthétiques, rapidement accessibles. Écrire web, c’est se soucier d’être compris par le plus grand nombre, d’être didactique, compréhensible même (et surtout) si le propos est technique ou scientifique.
– Sur le web, le lecteur recherche le dynamisme et la variété : il ignore ou délaisse les contenus trop statiques, privilégiant l’originalité sur le fond (informations inédites, angles originaux) ou sur la forme (utilisation de plusieurs média, traitement journalistique varié), interactifs grâce aux liens ou aux sollicitations (sondage, quiz, témoignage, production de contenus…).
– Sur le web, il n’y a pas une mais plusieurs lectures : la lecture repérage, la lecture rapide ou zapping, la lecture par rebond grâce aux liens, la lecture différée grâce au téléchargement, la lecture recommandée grâce au partage et à la diffusion sur les réseaux sociaux.
En préambule : la ligne éditoriale et le public
– le public-cible : QUI je vise, à qui je parle ;
– le contenu : QUOI, quel est le contenu – informations, services – que je propose à ma cible ;
– le traitement : COMMENT, comment présenter, comment traiter ces informations.
– un public numériquement majoritaire, les « Découvreurs » : le grand public, les étudiants actuels ou futurs, les chercheurs externes, les entreprises, les mécènes, les médias.
Ces « Découvreurs », souvent non scientifiques et/ou peu familiers de l’univers EPFL, veulent comprendre l’institution et son environnement, découvrir son actualité et trouver rapidement et facilement des informations pratiques ;
– un public numériquement minoritaire, les « Informés » : les enseignants-chercheurs, les collaborateurs internes.
Familiers de l’environnement EPFL, ce public interne doit satisfaire 2 besoins :
> être prévenu des informations et changements ayant un impact sur sa vie professionnelle ;
> valoriser ses recherches et ses publications (enseignants) et, par cette valorisation, dépasser son environnement immédiat et attirer des cibles précises (jeunes chercheurs, collègues, partenaires).
– variété des formats : brèves, articles courts, moyens ou longs, dossiers (voir détail dans les règles pour l’écriture)
À éviter :
> la production d’articles de même longueur ;
> les articles à vocation exhaustive excessivement longs ;
– variété des genres journalistiques : synthèse, analyse, interview, témoignage, reportage…
À éviter :
> les articles toujours traités avec le même genre journalistique, surtout s’il est froid, distancié (synthèse ou compte rendu).
– variété des médias : texte, visuels (diaporamas, vidéos, cartes, infographies)
Pour chaque sujet, se poser les questions suivantes : dans les informations que je veux transmettre,
– qu’est ce qui doit ETRE LU ?
– qu’est-ce qui peut ETRE VU ?
– qu’est-ce qui peut ETRE ENTENDU ?
À éviter :
> les articles toujours traités avec le même média ou un seul média (texte, principalement).
– variété des angles :
> didactique : expliquer simplement l’inconnu, le nouveau ;
> pratique : apporter de l’info et rendre service ;
> technique : expliquer un process ;
> visuel : faire voir plutôt que faire lire (diaporama, vidéo, infographie, carte, chronologie) ;
> interactif : au-delà de la lecture, proposer au lecteur un call to action, une possibilité de s’impliquer (s’abonner, voter, etc.) ;
> ludique : faire jouer le lecteur avec l’information (quiz) ;
> décalé : proposer un décalage (fond sérieux, forme inhabituelle ou humoristique) pour jouer sur l’humour, la connivence culturelle.
– faites simple :
> privilégiez les phrases standard (sujet-verbe-complément) et courtes (au-delà de 13/14 mots, une phrase est de moins en moins mémorisée). Si votre phrase est très longue mais bien structurée, vous pouvez certainement en faire 2…
> employez un vocabulaire simple, accessible à tous. Si vous employez un terme technique ou scientifique, un sigle ou un acronyme, expliquez-le et/ou renvoyez vers le glossaire ;
– choisissez un ton rédactionnel « humain » et accessible : employez des attaques (démarrage court de l’article, façon magazine), des images, des citations. Pour impliquer votre lecteur, vous pouvez ponctuellement utiliser le « vous » pour plus de proximité ; pour conserver son attention, une touche ponctuelle d’humour ne nuit pas…
À éviter :
> les phrases à rallonge ;
> le ton institutionnel, « froid ”, trop distant ;
> l’approche savante et non didactique, trop hermétique.
En pratique : les règles pour l’écriture et l’édition web
Note : pour mesurer la longueur d’un texte, on emploie le terme de calibrage (longueur du texte) exprimé en signes. En typographie, un signe est « un caractère vide ou plein », c’est-à-dire les espaces entre les mots et les lettres.
Exemple : Ecole polytechnique fédérale de Lausanne – Cette expression compte 40 signes.
Pas plus de 3 pages-écran (3 000-3 500 signes ou 450-500 mots environ).
Pour un article, vous pouvez choisir l’un des formats suivants :
– brève : un titre court, un texte court de 3 ou 4 lignes (400-500 signes, 60 mots environ). Visualisez une brève type ;
– article court : un titre assez court (sur une ligne si possible), un texte assez court de 1 500 signes, 200 mots environ), divisé en paragraphes courts (3-4 lignes maxi), un chapeau d’une phrase/d’une ligne, un visuel de taille réduite. Visualisez un article court type ;
– article moyen : un titre sur 1 ou 2 lignes, un texte tenant sur une page-écran environ (2 000 signes, 300 mots environ), divisé en paragraphes courts (3-4 lignes maxi), un chapeau de 2 phrases/2 lignes maximum, un visuel de taille majeure placé entre le chapeau et le début du texte. Visualisez un article moyen type ;
– article long : un titre sur 1 ou 2 lignes, un texte tenant sur 2 à 3 page-écran environ (3 000-3 500 signes ou 450-500 mots environ), divisé en paragraphes courts (3-4 lignes maxi), un chapeau de 2 phrases/2 lignes maximum, un visuel de taille majeure placé entre le chapeau et le début du texte, autres visuels (photo, carte, infographie…) de plus petite taille dans le texte. Visualisez un article long type ;
– dossier : un titre sur 1 ou 2 lignes, un chapeau « long » de 3 ou 4 phrases, un visuel de taille moyenne ou majeure, un sommaire listant les éléments du dossier (4-5 éléments au minimum, liens cliquables). Visualisez un dossier type.
Genres journalistiques possibles :
Genres favorisant l’identification
– l’interview : c’est le genre principal pour l’identification du lecteur. Des questions bien posées font naître des réponses précises, concrètes circulant d’un humain, l’expert, à un autre humain, le lecteur. L’objectif : donner des informations précises et compréhensibles par tous via un spécialiste.
Plusieurs formes d’interview sont possibles :
> l’interview-témoignage : 1 seule question, une réponse longue ;
> l’interview « 3 questions à… » : 3 questions courtes, précises et reliées entre elles de manière cohérente, 3 réponses courtes et denses. Alterner les questions ouvertes (réponse oui ou non) et les questions fermées (questions de type Pourquoi… ou Comment… appelant des réponses détaillées) ;
> l’interview longue : elle propose entre 6 et 8 questions, posées à une seule personne ou à plusieurs (interview-débat). La précision et l’enchaînement des questions doivent être bien travaillées car le contenu, long, doit rester cohérent jusqu’au bout.
À noter : pour une meilleure identification du lecteur, on insèrera la photo de la ou des personnes interviewée(s).
– le reportage : c’est « l’anti compte-rendu ». Plus vivant, il restitue les informations collectées sur un lieu ou lors d’un événement par des images, des sons (sons pertinents, paroles), des sensations… L’objectif : mettre en avant une ambiance, des acteurs, des interactions entre eux.
– le portrait : c’est le genre « humain » par excellence. Il donne à voir les facettes multiples d’une personne : éléments physiques, qualités et défauts, réalisations, opinions et valeurs, éventuellement contradictions. L’objectif : découvrir un acteur, une personnalité.
Genres journalistiques favorisant la réflexion :
– la synthèse : c’est le genre journalistique principal pour la réflexion. Proche du résumé ou de l’abstract des scientifiques, il donne au lecteur l’essentiel du sujet abordé qu’il traite de manière sélective et pas exhaustive. Les autres facettes du sujet sont abordées par des liens vers d’autres contenus.
– l’analyse : c’est le contraire de la synthèse. Elle répond à une question principale, POURQUOI ? Le sujet traité n’est pas simple ou est polémique. L’article propose donc les faits et les interprétations/explications possibles.
– le compte-rendu : c’est le « témoin fidèle ». Il rend compte d’un événement (réunion, conférence…) factuellement et de la manière la plus objective possible. L’importance ici est la précision, l’exhaustivité et la neutralité. L’objectif : mettre en avant les faits.
Le « genre des genres » : le dossier
Déjà évoqué plus haut sur la forme, le dossier est un genre journalistique qui englobe tous les autres. Il est composé de 4 ou 5 éléments au maximum, des contenus présentés sou l’un des genres évoqués plus haut et présenté dans un sommaire. Un dossier peut par exemple contenir :
– un article principal,
– un ou plusieurs articles secondaires ;
– des contenus non textuels : diaporamas, vidéos, infographies ;
– des contenus « participatifs » : quiz, sondage, simulateur en ligne…
– des contenus « à cliquer » : liens vers des articles en archives ou extérieurs, documents à télécharger.
L’objectif ici est double :
– « éclater » un sujet trop dense qui deviendrait illisible s’il était traité dans un seul article ;
– dynamiser un sujet en traitant ses multiples facettes de manière séparée et avec plusieurs médias.
– Si contenu court (brève, article inférieur à 1 500 signes / 250 mots) : pas de lien.
– Autres formats : liens systématiques
2°) Nombre de liens : 2-3 liens au maximum dans un article moyen, 3 à 5 liens dans un article long. Pour les dossiers, prévoir une rubrique Sélection de liens.
3°) Place du lien :
– pas de lien dans les chapeaux ou les intertitres ;
– pas de lien en tout début d’articles ou trop près les uns des autres ;
– liens directement utiles pour la lecture à placer dans le texte ;
– liens d’approfondissement (vers d’autres contenus en archives, vers des ressources documentaires externes, vers des documents à télécharger) : en fin d’article.
4°) Support/édition du lien :
– Pour rester lisible, le lien doit rester court, 4-5 mots maxi.
Exemple : Le laboratoire a publié son rapport d’activité 2017.
– Pour être compréhensible et incitatif, le lien doit indiquer clairement vers quoi il renvoie, éventuellement mentionner les contraintes (format numérique, langue…)
Exemple : Consulter le classement mondial des meilleures universités pour ingénieurs (PDF, en anglais).
5°) Destination du lien
– Un lien ouvre systématiquement une nouvelle fenêtre pour ne pas « écraser » la page d’origine.
– Un lien renvoie vers une page web précise (pas la page d’accueil d’un site).
– Au-delà d’une certaine longueur (1 500 signes), les articles proposent un chapeau : c’est un résumé de l’article en une ou 2 phrases. Le chapeau est autonome, il doit pouvoir être lu seul ; ce n’est pas le début de l’article mais sa synthèse.
– Au-delà d’une certaine longueur (1 500 signes), les articles proposent des intertitres tous les 2 ou 3 paragraphes. Ces mini-titres ou titres intermédiaires donnent une information sur le paragraphe immédiatement en dessous.
– Les articles moyens ou longs peuvent présenter dans le texte des relances ou exergues : un chiffre fort, une idée forte, une citation forte affiché dans un espace spécifique permettra de relancer la lecture.
– Tous les articles sont datés ; les éventuelles mises à jour sont signalées.
– Tous les articles sont signés.
Zoom sur… le titre
– Le titre n’est pas le thème du papier mais ce qu’on a à dire sur ce thème, l’information précise.
Exemple : Des océans plus froids que ce que nous pensions (et pas une expression générique comme : La température des océans).
– Un bon titre est clair, concis, court, juste, original.
– Comme tous les autres niveaux de lecture (chapeau, intertitres…), le titre contient un ou plusieurs des mots-clés (voir plus loin Les règles du référencement).
– L’intertitre est un « mini-titre » qui titre le paragraphe qui le suit immédiatement.
Zoom sur… le chapeau
– Le chapeau n’est pas le début du papier mais sa synthèse, le résumé des infos qu’on va lire. C’est l’équivalent de l’abstract pour les articles scientifiques.
– Certains lecteurs ne lisent que les chapeaux faute de temps. Le chapeau doit être autonome, ne pas dépendre de l’article pour sa compréhension.
– Un bon chapeau est court (selon l’espace disponible, 1 ou 2 lignes, 1 ou 2 phrases maximum), clair, juste, référençable et accrocheur : il doit donner envie d’aller plus loin (cliquer ou scroller pour lire l’article).
Pour aller plus loin : les règles typographiques :
Au-delà des textes eux-mêmes, d’autres critères précisent la forme que doivent prendre certains de mots.
– Justification : tous les textes sont alignés sur la marge gauche seulement (« en fer à gauche »).
– Gras et italiques : aucun gras, aucune italique ne seront utilisés dans les articles. L’utilisation des gras sera limitée aux intertitres et aux chapeaux.
– Ponctuation : pas de point final pour les titres et les inters.
– Signature : pas de signature pour les articles non scientifiques, articles scientifiques signés et nom de l’auteur cliquable (tous les articles écrits par…).
– Guillemetage : guillemets anglais (“ ”).
– Interlignage : un seul saut de ligne entre 2 paragraphes.
– Majuscules et minuscules : l’emploi des majuscules et minuscules suit le code typographique.
– Chiffres et nombres : l’emploi des chiffres et nombres suit le code typographique.
– Gras, italiques et mots soulignés : l’emploi des différentes « graisses » et procédés typographiques.
Quelques exemples à l’EPFL :
* Professeur Dominique Foray nommé Honoris Causa
Article court, bien fait.
* Anastasia Ailamaki reconnue comme IEEE Fellow 2018
Annonce de nomination, article moyen bien fait.
* Une aventure scientifique et humaine en Arctique
Article long mais bien morcelé.
* La propreté de nos villes scientifiquement mesurée
Article long mais bien édité (titre, chapeau, intertitres)
Ailleurs, quelques exemples :
* Polytechnique – La rentrée animée de la soirée de l’X : bon morcellement, bonne édition, bon format.
* MIT – Rubrique recherche : mise en page et édition originales.
* Stanford – Rubrique actu : mise en page et édition originales.
* Stanford – Article Artificial Intelligence : édition fluide, bonne utilisation des visuels.
* Harvard – Taxing Higher Education : édition claire et rythmée (exergues) sur article long.
* University College of London – Breakthrough Prize : bon morcellement sur article court.
* Imperial College London – Article London Air Pollution : bon morcellement et bonne utilisation des niveaux de lecture (chapeau, inters, exergue).
* Imperial College London – Article Birth Control for Parasites : édition variée et dynamique (morcellement, médias).
* University of Chicago – article Reflecting on the Dawn of the Atomic Age : très bonne édition d’un article long (morcellement, utilisation des médias, insertion judicieuse de liens, lisibilité générale).
* University of Chicago – article Prof. Richard Thaler to receive Nobel Prize this weekend : bonne édition globale, bonne utilisation des médias et des liens pour un article moyen format.
* University of Princeton – page À propos/In Service oh Humanity : page-dossier à la mise en page créative et dynamique.
* University of Princeton – page Facts & Figures : page-dossier à la mise en page créative et dynamique.
* National University of Singapore – Article Red Meat, poultry linked to diabet risk : bonne édition globale, bonne utilisation des médias et des liens pour un article moyen format.
